mardi 28 août 2007

Petite remise en question existentielle...ça faisait lontemps!


J’avais l’intention de vous raconter comme promis, mes dix jours en villégiature à algier’s city. Dix jours de restos, de boites, de shopping et de cavalcade dans les rues et les dédales de cette ville que j’ai trouvée époustouflante, surtout comparée à la mienne…

Malheureusement, l’inspi, fait défaut et n’est pas au rendez-vous…. J’ai bien intégré que quand ça veux pas, ça veux pas! Stérile serait d’insister, l’obstination est par conséquent exclue, je m’en détourne donc et je zappe…
De toute façon, c’est ce que je fais pour beaucoup de choses, zapper… zapper de chaine, de resto, de personnes même, bref de problèmes. Je pense que c’est bien là le grand fléau de notre époque, on ne résout rien, on bascule vers autres choses, c’est plus facile.
On veut tout, tout de suite et dés que la manivelle à désirs bute contre un refus ou une déception, on arrête de la tourner, on ne force pas, on ne fait pas marche arrière, on n’essaye pas de comprendre la cause de l’obstacle, on l’abandonne juste pour une autre…


Il existe dans mon esprit une case, une des seules qui me restent ;) qui me sert de four tout… un bric à brac de désirs occultés, d’espérances délaissées et d’états d’âmes bafoués.

Tout le monde en a une, c’est en quelques sorte notre « sous le lit », notre tiroir du meuble de l’entrée, notre placard du haut… on y entasse des milliers de choses qui titillent notre conscience. C’est toujours la même chose, on ouvre, on rajoute, bien souvent on tasse un peu, on ne regarde jamais à l’intérieur, on ne range jamais, ce serait trop compliqué, on rajoute, on referme.

Tout le monde en a une et heureusement car, en un sens, c’est bien mieux ainsi, sinon il y aurait surcharge de privations, de frustrations et de ressentiments. On ne serait plus capables d’affronter le quotidien. On ne serait plus capable de revêtir immuablement ce masque.
Pas la peine de dire que vous êtes l’exception qui confirme la règle, ne vous défendez pas d’être vrai et nature en permanence, sans jugement aucun, je me permettrai de dire que c’est faux. Faux, nous le sommes tous un peu, et c’est bien normal, vous imaginez la déferlente de sentiments qui dévasterait nos petites vies où la loi du paraître reste maitresse… trop de larmes, trop de colère, trop d’amour aussi, ce n’est pas bon, les gens tiqueraient, ils n’ont pas l’habitude…
Le dégout, les récriminations, la course effrénée vers le plus et le mieux, l’essoufflement et l’épuisement qui en découlent, vous, en train de râler, et d’envier … tout ça, ils peuvent encore gérer mais n’allez pas plus loin, vous les mettriez mal à l’aise.
Les sentiments, ils n’aiment pas, ils les appellent vulgairement du déballage, du déboutonnage... Ils n’en sont pas clients et quand bien même ils oseraient s’y soumettre, ils les réservent à leurs journaux intimes ou à leur psys, mais vous n’y aurait jamais droit… ça ne se fait pas. Alors la moindre des choses serait que vous vous cantonniez à leur servir la réciproque !

Donc quand on me demande un sourire amical et des intonations festives dans la voix, « alors Amira ? ca va ? » Je sais ce qu’il me reste à faire…c’est machinal ! AUTOMATIQUE ! « ca va ca va, la routine quoi… et toi ? ».
Décryptage : deux fois le « ca va » ça évite le « bien ? » qui suit normalement l’interrogatoire civilisé d’usage, vous leur faites faire des économies d’entregents ! Plus c’est sommaire, plus vite on passera à autre chose ! « La routine » c’est parce que si ca va trop bien, ils n’aiment pas, ça leur rappelle leur triste existence, parce que, attend, tu va bien mais tu ne va pas mieux qu’eux ! Faut pas charrier quand même !tu les rassure en leur disant que toi aussi, tu t’enlyses dans les rouages de la quotidienneté, « et toi ? » Politesse oblige.
Et voilà ! Tout le monde est content. Pas la peine de répondre un truc du genre « à vrai dire, pas très fort » ou pire de faire de l’humour, genre « en fait, un sacré dilemme me taraude l’esprit : corde, médicaments, neuf millimètre ou tailladage de poignets à la bonne franquette, t’en penses quoi ? » la dernière fois que je l’ai fait, ça a fait un BID total !

Ces rôles que nous jouons jours après jours, ce masque qui nous va si bien et que d’ailleurs- et c’est bien naturel-, nous adaptons aux personnes, aux lieux et aux instants, nous ne pouvons le revêtir qu’à condition d’éluder avec une très grande habilité nos pensées les plus profondes, celles que l’on déteste tant évoquer, que l’on regrette, que l’on déplore, que l’on hait et qui nous rongent, que l’on hait parce qu’elles nous rongent. C’est là, qu’intervient la fameuse boite.

Le hic c’est que par moment on n’en peut plus, la coupe est pleine, la boite aussi, on ouvre la soupape, les masques tombent et fondent, notre vrai « nous » fait intrusion dans nos vies si bien réglées et en général…ça nous emmerde. On déprime parce qu’on ne fait que touiller le pot à kaka, et ressasser nos vieux démons que l’on croyait à jamais vaincus. Ils sont bien là...
La poudre aux yeux que l’on se jetait à la figure est en rupture de stock et brutalement on voit, tellement bien que ça nous aveugle. Notre réalité est redéfinie et l'on ce retrouve encore plus désarmés que les 12 mecs dans l'allégorie de la caverne de Platon… pauvres de nous…

On s’aperçoit alors que rien n’est réglé, tout est resté tel quel et cet affreux sentiment de n’avoir pas avancé d’un pouce est insoutenable.
Quoi ? On n’aurait donc pas changé ? Pas tiré de leçons ? Ces choses que l’on croyait avoir surmontées nous anéantissent toujours autant tant d’années plus tard ? On peut quand même pas faire du surplace affectif pendant des années ? Si ? ET BEN OUE !… Même erreurs de jugements, même manie de reproduire les même schémas foireux, même tracas, même fracas, même mal être, même incompréhension.

Question :
Qu’est ce qu’on en fait de la boite ?
Au royaume des oubliettes? Ça ne durera qu’un temps…
l’ouvrir ? Et cela, même si l’analyse de son contenu démolit nos certitudes sans pour autant aboutir à un résultat constructif ?... j’hésite un peu.
Parce qu’au fond le problème dans tout ça, c’est que bien souvent, les tourments sont insolubles, les équations irresolvables et récurrentes. Ils font partie intégrante de nos êtres et je m’aperçois qu’il ne faut ni les refouler, ni les occulter, ni les ruminer. La solution serait peut être de juste les assumer, les digérer et de composer avec... plus facile à dire qu’à faire…

« Bigger and Stronger », tout ce que je rêverais d’être est également le titre d’une des premières chansons de Chris Martin aux tous débuts de Coldplay. Écoutez la, chargez votre mule de la télécharger…pure, gracieuse et transcendante. 3min12 de géni brut. Elle me celle les yeux, m’ouvre le cœur et m’apaise l’esprit… j’en ai besoin. vivement l'hosto, labas au moins je n'ai ni le temps, ni la prétention de m'apitoyer sur mon sort...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

euh rien a dire tu exprimes superbin ce que tu ressens (engros ce qu'on ressent tous^^)t'es trop forte continu et euh c'est aussi ce que je ressens

Anonyme a dit…

Long a lire
Désolé

Anonyme a dit…

ke dire de plus, c vrai et c un peu triste...