mercredi 16 janvier 2008

Des ciné nommés désirs….

















Cela fait un moment que l’idée d’écrire un papier sur l’état déplorable des salles de ciné à Annaba me galope sur les axones. Mes dépolarisations neuronales s’affolent à chaque fois que je rentre chez moi puisque comme beaucoup de quartiers à Annaba, le mien possède un ciné, un ciné-théâtre conviendrait mieux. Premier théâtre de Bône avant que ne soit construit celui du cours de la révolution, aujourd’hui rebaptisé « cinéma el Edough » et malheureusement quasi désaffecté, du moins par tous ceux qui seraient capables de l'apprécier à sa juste valeur. ce lieu de vie et d'animation par excellence hiberne depuis des décennies comme ses semblables (c'était avant mon article bien sur! comme elle se la pête!!!! :P)

Plus sérieusement, L’Ifriqiya (ex l’empire), El Manar (ex les variétés), El Edough, El Hamra (ex Olympia), Le Numidia, Le Marignan sont dans un état de délabrement qui ne fait qu’empirer : Portes closes, façades taguées, vestiges de vielles enseignes, vestiges de cadres destinés aux affiches avant que ces dérnières ne soient interdites on ne sais pour quelle raison... (ce serait parait il indéscent). D’autres furent louées par la commune à des particuliers en quête de gain rapide comme le Régent ( El Nasr) qui fut converti en club internet et le Vox en une salle de sport… un beau gachi!
Lorsque par miracle le grillage n’est pas baissé, des projections vidéo de navets des 90’s y sont diffusées. Les pauvres cinés se voient alors squatté pendant 1h46 par des hordes de jeunes hommes loin d’être recommandables qui déchargent toute l’animosité et la violence qui les animent devant des Vandamme, des Rambo et des Rocky, pour le moins excités, seuls acteurs à apparaitre à l'écran.

Evidemment, aucune représentante de la gente féminine n’y est accueillie… fallait voir la tète du type qui m’a fait une petite visite guidée à la demande. Un mélange d’étonnement, de fierté et de tristesse, tristesse de ne pas voir –et sans prétention aucune- some ones like me plus souvent. Pourtant il pourrait, il pourrait très facilement puisque son ciné se trouve juste en face de la station de taxis de Sidi Amar, où déferle toute notre chère communauté estudiantine chaque jour et qui pourrait y faire escale en rentrant des cours. Je l’invite d’ailleurs à visiter, pendant la journée cela va de soi. je ne voudrais pas être responsable de votre lynchage organisé, vous vous doutez bien que les agressions vont bon train et que l’obscurité raingnante sert très bien les motivations des adeptes racailleux.


Et voilà pourquoi nous sommes contrains à quitter la ville pour pouvoir voir un bon film dans des conditions acceptables, rien que ça! c’est quand même fou!
10….
10 km à parcourir pour arriver au ciné Magma, qui est sans commune mesure avec les cinés de la métropole mais qui a au moins le mérite d’exister.
10 superbes salles de ciné en plein centre ville jadis fréquentée par collégiens et lycéens Bônois : Petits bienfaits de l’infâme colonisation servis sur un plateau d’argent aux gouvernements Algériens si démocratiques et si populaires et si... jm'en foutistes... Remarque, ils ont d'autres priorités: recarler les rond point, dénuder le palais de justice de tout son marbre pour faire le bonheur des mouquères des fonctionnaires, ravies d'avoir de nouveaux potager... la place de la culture et des arts, des conneries comme ça, tout le monde s'en branle...

Certains pseudo-gérants, d’une hypocrisie sans limites dirons que les cinémas ne sont plus à la mode et sont désertés depuis l’air du DVD et des homes-cinémas… arguments bien entendu plus que fallacieux. Serions-nous destinés à rester cloitrés chez nous sous prétexte que nous y avons le confort ?
Pffffffffff…..

Pardonnez leurs car ils ne savent pas ce qu'ils font...

Ils ignorent tout du bonheur d’une sortie entre amis: batailles de pop corn, timide croustillant des chips susciteur de « chuts !!! » exaspérés, fous rires à la sortie... il ignorent le romantisme d'un ciné à deux. il ne savent pas l'émotion, les larmes, les yeux pleins d'étoiles, le coeur qui bât la chamade lorsque demarre le roulement de tambour... il ne savent pas et c'est bien dommage.


Notre génération a été privée de tout cela. Parmi nous quelques veinards on en eu un avant gout bien trop furtif et à contrario épisodique… combien de fois vous allez au ciné par mois ? 1 fois ? 2 au maximum en devant aller jusqu'à Tatawine les bains…Nos parents, vos parents y allaient chaque weekend mais certains ont décidés que nous ne méritions pas le genre de souvenirs qui les habitent encore et le plus triste c'est que nous ne réclamons même pas le droit d’en avoir.

Il faudrait que ce peuple accepte enfin l’idée qu’il a droit au divertissement et que la vie n’est pas synonyme de plaintes continuelles au sujet d’un quotidien qui se veux de plus en plus hard. les Algériens vivent par procuration un semblant d’existence dans lesquelles vacances riment avec Tunisie puisque chez eux, on ne fait que trimer.
Eljmaa ! Vous n’êtes pas obligés de passer vos jeudi soir devant une redif. De Prison Break en égrenant de vagues projets d’exil !
Je reste persuadée, et vous me trouverais peut être utopiste, que le moral d’une population joue énormément sur son développement et sa productivité. La notre est déprimée, « dégoutée » comme on dit et les répercussion sont plus que visibles...


Le gouvernement de Dominique De Villepin s’était donné, rappelez-vous, 100 jours pour rendre confiance aux français! Il faut croire que 46 ans n’ont pas suffit au notre pour en faire autant. Je crois qu’il est plus que temps, alors Mme la ministre de la culture, allez y ! débloquez des fond ! Le baril de pétrole est à 100 balles ! Du fric on en a, même si la populace n’en voit pas couleur ! Créez un centre national de la cinématographie et réhabilitez ces salles d’urgence... quand à vous cinéphiles, si l'occasion se présente, n'hésitez pas, signez pour ne pas laisser ces cinés filer...